Présentation du livre

Le livre "L'offensive du Têt 30 janvier-mai 1968", paru aux éditions Tallandier, dans la collection L'histoire en batailles, est l'aboutissement de plusieurs années de travail. Intéressé par la guerre du Viêtnam, qui n'est que peu abordée par l'historiographie française en dehors de quelques historiens spécialisés comme P. Journoud (travaillant pour l'IRSEM, et donc le ministère de la Défense), F. Guillemot, ou bien de traductions d'ouvrages américains, je me suis fixé comme objectif de proposer une synthèse la plus abordable possible à propos du tournant du conflit : l'offensive du Têt.

Dans le cadre de la collection L'histoire en batailles, qui réintroduit chez un grand éditeur français "l'histoire-bataille" à destination du grand public, il m'a semblé tout à fait logique d'aborder le Têt à la fois parce que cette offensive est indéniablement le pivot du conflit, mais aussi parce qu'elle permet de dépasser l'histoire-bataille traditionnelle pour aborder, en particulier, la question de l'historiographie de la guerre du Viêtnam et des mémoires de ce conflit. Ce dernier point est d'autant plus intéressant qu'il est particulièrement mal connu en France. L'autre ambition de ce travail est aussi de proposer un récit équilibré entre les différents protagonistes du Têt, les Américains et leurs alliés, les Sud-Viêtnamiens, trop longtemps évacués des ouvrages sérieux, ainsi que les Nord-Viêtnamiens et le Viêtcong, avec ici la lancinante question de la difficulté d'accès aux sources -comme souvent en histoire, beaucoup de choses sont susceptibles d'être contredites par l'émergence de nouveaux documents, de nouveaux témoignages, etc. Mon livre est d'ailleurs bâti essentiellement à partir de sources secondaires, et de quelques sources primaires seulement.

Traiter de l'offensive du Têt n'est pas simple, en raison de l'ampleur du sujet. Il a fallu faire des choix. J'ai en particulier préféré insister sur les causes profondes et anciennes de la guerre du Viêtnam et la précocité de l'engagement américain, plutôt que sur un récit des opérations trop développé -même s'il est là, bien évidemment. Les développements historiographiques que l'on retrouvera en conclusion relèvent de la même logique.

Je vous souhaite une bonne lecture de ce travail.