L'une des principales armes incendiaires de l'armée américaine pendant la guerre du Viêtnam, qui attira aussi les protestations de l'opinion en étant désignée comme une "arme de terreur". Le napalm est une essence gélifiée au moyen de deux produits en particulier, les naphténate et palmitate d'aluminium, bien que les composants aient changé avec le temps. Le professeur Louis Fieser, de l'université d'Harvard, a dirigé le programme qui a mis au point cette essence gélifiée pendant la Seconde Guerre mondiale, le 1er novembre 1943. Le napalm brûle plus longtemps que l'essence ordinaire et se disperse mieux, ce qui augmente la probabilité de toucher les cibles visées. L'armée américaine commence à employer le napalm à la fin de la Seconde Guerre mondiale avec des bombes aériennes ou dans les lance-flammes. Sur les bombes, il faut un déclencheur qui prend généralement la forme d'un explosif type TNT entouré de phosphore blanc.
Le napalm-B, utilisé pendant la guerre du Viêtnam, n'a pas la même composition. Il comprend 50% de polystyrène, 25% de benzène et 25% d'essence : c'est un gel plus épais, développé sur la base de l'Air Force d'Eglin, en Floride, par la compagnie chimique Dow. Le napalm-B brûle jusqu'à 850 degrés Celsius et se consume pendant 15 minutes, deux à trois fois le temps du premier mélange. En outre il se disperse sur une surface deux fois plus grande. Le napalm-B colle à pratiquement tout et il est impossible de s'en défaire, raison pour laquelle l'US Air Force l'adopte comme sa principale arme incendiaire en 1966. Pendant la guerre du Viêtnam, 10% des munitions larguées par les appareils tactiques, soit 400 000 tonnes, sont composés de bidons de napalm. Les combattants ou les civils visés par une attaque au napalm meurent non seulement carbonisés mais aussi asphyxiés au monoxyde de carbone, car le napalm brûle en explosant tout l'oxygène de l'air. Seuls ceux étant sur les bords du périmètre de l'explosion peuvent espérer survivre, avec de sévères brûlures puisque le napalm fait fondre la peau.
8 juin 1972, district de Tran Bang, dans la province de Tay Ninh, au nord-ouest de Saïgon. Les Nord-Viêtnamiens, en pleine offensive de Pâques pour faire tomber le Sud-Viêtnam, se sont emparés de Tran Bang. L'aviation sud-viêtnamienne intervient et bombarde la place pour déloger les Nord-Viêtnamiens. Un appareil confond malheureusement un groupe de soldats sud-viêtnamiens et de civils avec l'ennemi et largue des bidons de napalm sur eux. Le photographe Nick Ut, de l'AP, prend le cliché de Kim Phuc, une des enfants brûlées par l'explosion. La photo obtient le prix Pullitzer 1972. Les images, elles, ont été tournées par Alan Downes, un Britannique d'ITN, et par un Sud-Viêtnamien travaillant pour NBC.
8 juin 1972, district de Tran Bang, dans la province de Tay Ninh, au nord-ouest de Saïgon. Les Nord-Viêtnamiens, en pleine offensive de Pâques pour faire tomber le Sud-Viêtnam, se sont emparés de Tran Bang. L'aviation sud-viêtnamienne intervient et bombarde la place pour déloger les Nord-Viêtnamiens. Un appareil confond malheureusement un groupe de soldats sud-viêtnamiens et de civils avec l'ennemi et largue des bidons de napalm sur eux. Le photographe Nick Ut, de l'AP, prend le cliché de Kim Phuc, une des enfants brûlées par l'explosion. La photo obtient le prix Pullitzer 1972. Les images, elles, ont été tournées par Alan Downes, un Britannique d'ITN, et par un Sud-Viêtnamien travaillant pour NBC.
Le mouvement anti-guerre s'empare du napalm dans le cadre de la contestation et vise en particulier la compagnie Dow, qui finit par perdre la production du liquide en 1969. Mais l'armée américaine continue à le produire et à s'en servir jusqu'à la fin de la guerre.
Pour en savoir plus :
Mitchell K. HALL, "Napalm", in Spencer C. TUCKER (éd.), THE ENCYCLOPEDIA OF THE VIETNAM WAR. A Political, Social, and Military History, Second Edition, ABC-Clio, 2011, p.788-790.
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