jeudi 26 septembre 2013

C comme... Cao Van Vien

Cao Van Vien est un général de l'ARVN, l'armée sud-viêtnamienne, et son chef d'état-major de 1965 à 1975. Né en 1921 à Vientane, au Laos, Cao Van Vien est le fils d'un marchand viêtnamien. Vien s'engage dans l'armée française et il est lieutenant en 1949. Après avoir servi comme officier d'état-major, il est envoyé au feu dans le Nord-Viêtnam. En 1953, il commande un bataillon dans le delta de la Rivière Rouge, près de Hanoï. Son ascension lui vaut une réputation de courage et de compétence. Il continue d'ailleurs sa formation en parallèle de sa carrière militaire puisqu'il obtient une licence de lettres à l'université de Saïgon en 1966. En 1956-1957, il a suivi un stage à l'US Army Command and Staff College de Fort Leavenworth.

En 1957, revenu des Etats-Unis, il devient le chef d'état-major de Ngo Dinh Diem, le président sud-viêtnamien. Vien a beaucoup de respect pour Diem et son frère Nhu. En novembre 1960, après une tentative de coup d'Etat manquée de la brigade aéroportée qui voit son colonel fuir au Cambodge, Diem propose le poste à Vien. Vien, qui n'a jamais sauté, suit en urgence une formation de parachutiste -à 39 ans !- pour combattre avec ses hommes. En novembre 1963, il refuse de prendre part au coup d'Etat contre Diem et il est brièvement emprisonné. Libéré, il reprend la tête de la brigade aéroportée avec laquelle il est blessé au combat en 1964, ce qui lui vaut une Silver Star.

A l'automne 1965, il devient chef d'état-major de l'armée sud-viêtnamienne et commande aussi la zone tactique du IIIème corps, autour de Saïgon. Il est à la fois chef de l'état-major et ministre de la Défense. Très proche de Thieu -leurs familles vivent dans les mêmes maisons-, Vien n'a cependant qu'une faible marge de manoeuvre, car le président-général surveille de près les militaires. Son rôle diminue avec l'intervention américaine et il cherche plusieurs fois à démissionner, notamment en 1970, pour reprendre un commandement de terrain, en vain. Pendant l'offensive du Têt, il mène lui-même son état-major, avec nombre d'officiers, pour faire le coup de feu contre les assaillants. Il déclare ensuite que les Américains ont manqué l'occasion de remporter la guerre après le Têt en ne menant pas d'offensive à grande échelle. Il déplore aussi de ne pas être consulté sur la viêtnamisation, qu'il estime mal adaptée à l'armée sud-viêtnamienne, qui n'y est pas préparée.

Il se fait l'avocat enthousiaste de l'incursion au Laos de février 1971, l'opération Lam Son 719, car dès 1965, il a plaidé pour fortifier le secteur au sud de la zone démilitarisée et pou occuper le Laos et barrer ainsi la piste Hô Chi Minh, tout en débarquant au Nord-Viêtnam, à Vinh, pour compléter le barrage. Vien reste au Sud-Viêtnam jusqu'au 28 avril 1975, où, constatant que l'offensive communiste va tout emporter, il se réfugie aux Etats-Unis avec sa famille. Pour lui, l'armée sud-viêtnamienne n'a pas démérité lors de cette campagne finale. Aux Etats-Unis, Vien publie deux documents pour l'US Army Center of Military History. Devenu simple citoyen, il meurt en Virginie en 2008.


Pour en savoir plus :


HO DIEU ANH AND SPENCER C. TUCKER, "Cao Van Vien", in Spencer C. TUCKER (éd.), THE ENCYCLOPEDIA OF THE VIETNAM WAR. A Political, Social, and Military History, Second Edition, ABC-Clio, 2011, p.170-171.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire