Con Thien est une base américaine installée le long de la zone démilitarisée, qui est le pivot occidental de la fameuse "ligne McNamara" censée arrêter les infiltrations en provenance du Nord-Viêtnam. Elle occupe une position stratégique car on peut y observer le Nord-Viêtnam et jusqu'à la côte, à 15 km à l'est. La base devient une cible de choix pour l'artillerie nord-viêtnamienne camouflée au nord de la zone démilitarisée. En mars-avril 1967, de violents combats ont lieu à proximité de la base entre réguliers nord-viêtnamiens et Marines, qui y tiennent garnison. Le 8 mai, dans la nuit, les bo doi lancent un véritable assaut en règle contre la base de Con Thien, repoussé non sans pertes. Pour donner un peu d'air aux Marines, le MACV lève l'interdiction de pénétrer dans la zone démilitarisée et plusieurs opérations sont menées pendant l'été pour refouler les Nord-Viêtnamiens au-delà du secteur. Cela n'empêche pas, en septembre, les bombardements d'artillerie de reprendre avec une ampleur jamais vue jusque là : des milliers d'obus s'abattent sur les positions américaines. Le siège est abondamment couvert par les médias américains et montrent à l'opinion la réalité de la guerre au Sud-Viêtnam. La chaîne de télévision américaine CBS diffuse ce reportage, Ordeal at Con Thien, le 1er octobre 1967, avec nombre de témoignages de combattants et d'images prises sur le terrain. Con Thien a été quelque peu oubliée après le Têt, sans doute aussi parce que le siège montrait que les Américains s'étaient laissés surprendre par les coups de sonde nord-viêtnamiens qui correspondaient à la phase de diversion de l'offensive du Têt.
vendredi 30 août 2013
jeudi 29 août 2013
EXCLUSIVITE : Con Thien, Song Be et Loc Ninh (passage coupé du chapitre 4 : Un prélude sanglant : la "bataille des frontières"
Pour fêter la parution du livre aujourd'hui, je vous propose en exclusivité un passage coupé du livre, que j'ai dû retirer faute de place de façon à faire une synthèse plus efficace -comme je l'ai dit dans ma présentation du livre, faire en synthèse du Têt en moins de 200 pages relève presque de la gageure... ce morceau "coupé" faisait partie du chapitre 4 sur la "bataille des frontières", la phase de diversion de l'offensive du Têt. Cette phase de diversion vise à attirer les forces américaines hors des zones côtières et peuplées, à améliorer la coordination entre troupes nord-viêtnamiennes et Viêtcong, et à protéger la logistique de l'offensive qui passe par la route Hô Chi Minh. Elle commence dès le mois de septembre 1967 avec le siège de Con Thien, près de la zone démilitarisée, que j'évoque ici, se poursuit avec les coups de sonde sur Song Be et Loc Ninh, que j'évoque également ici, et se termine avec la bataille de Dak To et les manoeuvres autour du camp de Khe Sanh, que j'ai choisies de conserver dans le livre car elles étaient les plus emblématiques de ce moment de l'offensive du Têt. Bonne lecture !
Le siège de Con Thien (septembre 1967)
Con
Thien (la « colline des anges » en viêtnamien)
est un poste avancé des Marines situé à 16 km au nord-ouest
de Dong Ha, au sommet de la colline 158, et qui domine la zone
démilitarisée. C'est la base la plus à l'est d'une ligne de
positions américaines courant à l'ouest depuis Khe Sanh et Camp
Carroll, qui doit protéger les deux provinces les plus au nord du
Sud-Viêtnam, Quang Tri et Thua Thien, contre les infiltrations
nord-viêtnamiennes ou une invasion à plus grande échelle. Le
secrétaire à la Défense McNamara, promoteur de l'idée, a donné
son nom à cette « ligne » fortifiée garnie de
mines et de senseurs censés arrêter le flot de Nord-Viêtnamiens
progressant vers le Sud, et qui est loin d'être terminée en 1967.
Le
8 mai 1967, après un barrage de mortiers et de roquettes, Con Thien
subit un assaut en règle de la part des Nord-Viêtnamiens qui
emploient des lance-flammes pour attaquer les bunkers. Deux tracteurs
amphibie sont détruits par des tirs de RPG ou des charges satchel
avant que les assaillants ne soient repoussés. Dans la deuxième
moitié du mois de mai, les Marines mènent une pénétration
conséquente dans la partie sud de la zone démilitarisée (opération
Hickory) afin,
notamment, d'évacuer la population civile présente pour mieux
établir la ligne McNamara. Le 2 juillet, la compagnie B du 1st
Battalion, 9th Marines, tombe dans une
embuscade sur la route 561 à proximité de la base : elle est
quasiment anéantie par le 90ème régiment nord-viêtnamien et perd
plus de 200 tués et blessés dans ce qui est l'un des plus grands
désastres jamais subis par une compagnie de Marines au
Sud-Viêtnam. Le 1st Battalion, 9th
Marines, secoué, est renforcé par le 3rd
Battalion, 9th Marines et le 1st
Battalion, 3rd Marines. Le 5 juillet, un
obus nord-viêtnamien de 152 mm pulvérise le poste de commandement
du bataillon de 9th Marines. Le 6,
Con Thien subit pendant deux jours un assaut terrestre mené par un
régiment nord-viêtnamien qui monte à l'assaut en vagues humaines,
subissant de terribles pertes, les bo doi
(nom donné aux soldats de l'armée nord-viêtnamienne)
continuant à progresser malgré des pertes terribles pour jeter des
charges de TNT sur les bunkers américains. La base est aussi la
cible de quelques 130 pièces d'artillerie nord-viêtnamiennes
placées dans des positions bien camouflées au nord de la rivière
Ben Hai, qui coupe en deux la zone démilitarisée. Les Marines
répliquent par plusieurs opérations en juillet et en août, tuant
dans l'oeuf des tentatives nord-viêtnamiennes d'emporter la base.
Source : http://www.usmcvta.org/wp-content/uploads/2010/08/ArcLite-ConThien.jpg |
En
septembre 1967, ce sont les éléments de toute une division
nord-viêtnamienne qui renouvellent l'attaque, sans succès. Echouant
à venir à bout de Con Thien par des assauts terrestres, les
Nord-Viêtnamiens accroient alors le pilonnage d'artillerie. Celui-ci
atteint son paroxysme pendant la semaine du 19 au 27 septembre,
lorsque plus de 3 000 obus de canons, de mortiers ou roquettes
frappent les installations américaines. Les Américains répondent
par des tirs massifs d'artillerie (dont ceux de navires de guerre
croisant au large de la côte sud-viêtnamienne) et par des frappes
aériennes tout aussi conséquentes, dont 790 sorties de bombardiers
B-52. Dans le même temps, le 10 septembre, le 810ème régiment
nord-viêtnamien, qui a revêtu pour l'occasion des gilets
pare-balles et des casques empruntés aux Marines, s'en prend
au périmètre du 3rd Battlion, 26th
Marines non loin de Con Thien. Il faut un soutien massif en
artillerie et en aviation pour venir à bout de l'attaque, qui met
hors de combat un char lance-flammes M67 des Marines au RPG.
L'appui-feu américain inflige de lourdes pertes aux Nord-Viêtnamiens
et dès le 4 octobre, le siège de Con Thien est considéré comme
levé par le MACV.
Song Be et Loc Ninh : une répétition (octobre-novembre 1967)
Cependant,
les Nord-Viêtnamiens n'en restent pas là et lancent de nouveaux
assauts le long de la frontière avec le Cambodge. Le 27 octobre, un
régiment nord-viêtnamien attaque le poste de commandement d'un
bataillon de l'ARVN à Song Be, dans la province de Phuoc Long, dans
la zone tactique du IIIème corps.
Source : http://m0.i.pbase.com/g1/38/800338/2/107198110.3Hfy6pP6.jpg |
Le
général Pham Quoc Thuan, un proche du président Thieu, commande la
5th Infantry Division de l'ARVN qui
protège Saïgon. Elle défend en particulier la ville contre les
assauts en provenance du Cambodge. La route n°13, qui mène à Phnom
Penh, traverse le secteur de la division sud-viêtnamienne. C'est
contre elle que le général Hoang Van Tai, qui a remplacé le
général Chi Thanh à la tête du commandement militaire de l'Office
Central du Sud-Viêtnam, décide de porter un coup destiné à
détourner l'attention de l'acheminement des renforts et des
préparatifs divers en vue de l'offensive du Têt. Il s'agit aussi de
fournir une expérience en termes d'offensive coordonnée entre
plusieurs unités. Le choix se porte sur Loc Ninh, une capitale de
district sur la route n°13 à 110 km au nord de Saïgon.
Initialement,
le 271ème régiment viêtcong doit mener l'attaque mais il
est bientôt engagé dans une embuscade contre un bataillon de la 1st
Infantry Division stationnée non loin de là. C'est donc le
88ème régiment nord-viêtnamien qui ouvre le combat en attaquant un
poste de commandement d'un des bataillons de la 5th
Infantry Division le long de la Song Be, une rivière coulant non
loin de Loc Ninh. Deux jours plus tard, la ville se trouve à son
tour au coeur des combats. Comptant 10 000 habitants dont la plupart
travaille encore dans les plantations de caoutchouc environnantes,
Loc Ninh a été jusque là peu touchée par le conflit. Les Special
Forces ont installé un camp de CIDG en décembre 1966, près de
l'aérodrome de la ville, non loin du QG de l'ARVN qui dispose
également de deux compagnies des Forces Régionales aux effectifs
incomplets.
Source : http://m1.i.pbase.com/g5/38/800338/2/100755531.HAxNoUpb.jpg |
Le
29 octobre, à 1h15, le camp des Special Forces est bombardé
par l'artillerie, puis le 273ème régiment viêtcong emporte
le quartier général du district. L'ARVN parvient à se maintenir
dans une toute petite partie du bâtiment et fait tirer pas moins de
600 obus sur l'adversaire, puis certains sur ses propres positions,
les combats étant très rapprochés. Les Special Forces
envoient deux compagnies dans la ville en appui d'une autre de
l'ARVN. Bientôt, le général Thuan arrive en hélicoptère avec des
renforts de la 5th Infanry Division
tandis que les Américains déploient des éléments d'une brigade de
la 1st Infantry Division, dont
une partie de son artillerie qui expédie 2 300 obus supplémentaires
sur Loc Ninh. Le Viêtcong se retire dans l'après-midi. Mais
deux jours plus tard, le 31 octobre, les 272ème et 273ème régiments
viêtcong repartent à l'assaut, le 271ème régiment étant
tenu en réserve. Cinq attaques se brisent contre la puissance de feu
américaine et les cadavres de viêtcongs jonchent le sol. Les
Américains trouvent sur les morts des copies chinoises de l'AK-47,
le Type 56, flambant neuves. Puis, le 2 novembre, les 141ème et
165ème régiments nord-viêtnamiens montent eux aussi en ligne, sous
le feu de 4 000 obus d'artillerie et de missions Arc Light
menées par les B-52. Les Américains doivent engager deux bataillons
de la 1st Infantry Division et l'ARVN
fait appel à des éléments de la 18th
Infantry Division pour repousser le Viêtcong et les
Nord-Viêtnamiens, qui se replient finalement le 8 novembre.
Source : http://m2.i.pbase.com/g1/38/800338/2/112534792.H8oKgeGJ.jpg |
Cette
attaque sur Loc Ninh est la première menée par l'Office Central du
Sud-Viêtnam qui coordonne des éléments provenant de plusieurs
divisions. Cet assaut a en fait été l'occasion pour les unités du
Viêtcong et nord-viêtnamiennes de peaufiner leurs tactiques
en combat urbain et de tester la réaction de l'ARVN et son
utilisation de la puissance de feu au coeur d'une ville ravagée par
les combats.
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L'historiographie de la guerre du Viêtnam
Aux Etats-Unis, la littérature "historienne" consacrée à la guerre du Viêtnam est sans doute l'une des plus abondantes aux côtés de celle de la guerre de Sécession, dans le genre. Il faut dire que le débat historiographique sur la guerre du Viêtnam est particulièrement vif et ne porte pas seulement sur l'interprétation de tel ou tel aspect du conflit.
Les points de désaccord se concentrent sur quelques points. Le premier est de savoir pourquoi les Etats-Unis se sont retrouvés à intervenir directement au Viêtnam. L'intervention américaine était-elle nécessaire ou, au contraire, était-elle une terrible erreur ? Le second concerne le sort de la guerre. Pourquoi, avec tous les moyens à leur disposition, les Etats-Unis n'ont-ils pas réussi à maintenir un Sud-Viêtnam indépendant ? Est-ce qu'un changement de stratégie aurait permis de l'emporter ou bien la guerre était-elle ingagnable ? Enfin, reste la question de la signification du conflit et des leçons à en tirer. L'intervention au Viêtnam montre-t-elle les limites de l'action extérieure des Etats-Unis, en particulier en matière de construction de l'Etat, ou bien souligne-t-elle plus la nécessité d'une meilleure stratégie ou d'un meilleur leadership ? Toutes ces questions entrent en collision directe avec la politique américaine depuis la chute du Viêtnam : on tente d'en tirer les leçons pour les opérations du moment.
Globalement, les historiens se divisent fondamentalement en deux camps. Le premier regroupe ceux qui pensent que la guerre du Viêtnam n'était pas justifiée et qui critiquent l'intervention américaine. Ceux-ci doutent également de la possibilité d'installer un Sud-Viêtnam anticommuniste véritablement solide. Le second camp regroupe au contraire ceux qui voient l'intervention comme légitime et qui pensent que la guerre aurait pu être gagnée par les Américains. Il y a d'importances nuances toutefois au sein des deux groupes, mais la division reste encore, aujourd'hui, assez commode pour aborder l'historiographie de la guerre du Viêtnam.
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mercredi 28 août 2013
Mon livre, mon livre, rends-moi mes cartes ! (2)
Retour sur la question des cartes dans le livre. Aujourd'hui, je vous propose une deuxième carte retouchée qui ne figure pas, malheureusement, parmi celles de l'ouvrage : elle détaille le secteur de la zone tactique du Ier corps, la partie nord du Sud-Viêtnam, juste au sud de la zone démilitarisée. Ces 5 provinces sont un enjeu clé du conflit de par leur proximité avec le Nord-Viêtnam, par la frontière avec le Laos où passe la fameuse piste Hô Chi Minh et où l'on trouve plusieurs grandes villes importantes du pays, Hué, Da Nang et Quang Tri en particulier.
On distingue aussi sur cette carte combien le Sud-Viêtnam, pays en développement au moment de la guerre du Viêtnam, manque d'infrastructures de transport, en particulier routières. La route n°1, qui longe la côte jusqu'au sud, et la route n°9, qui n'est qu'un chemin aménagé et qui conduit jusqu'au Laos, sont d'une importance cruciale pour les déplacements américains ou sud-viêtnamiens. Autre élément à noter : la vallée d'A Shau, au sud-ouest de Hué, qui devient un sanctuaire logistique nord-viêtnamien adossé au Laos dès 1966. Les Américains ne réussiront jamais à nettoyer cette vallée et plusieurs opérations "search and destroy" s'y casseront les dents, comme l'opération Delaware de la 1st Cavalry Division, en avril 1968, juste après l'opération Pegasus pour dégager Khe Sanh, qui se heurtera à une sérieuse opposition. C'est également dans cette vallée qu'a lieu, en mai 1969, la fameuse bataille de la montagne Dong Ap Bia (colline 937 pour les Américains), baptisée "Hamburger Hill".
mardi 27 août 2013
Vidéo : Battlefield Vietnam (1999), épisode 8 : Siege at Khe Sanh
L'épisode 8/12 de la série documentaire Battlefield Vietnam s'intéresse au siège de Khe Sanh, l'un des épisodes phares de l'offensive du Têt. On y trouvera en particulier une présentation de la base de Khe Sanh, de ses défenses via les cartes 3D, ainsi que les différentes phases de la bataille. Il y a également une bonne description de l'opération Niagara, le soutien aérien américain au-dessus de la base. On notera aussi la bonne description des emplacements de l'artillerie nord-viêtnamienne autour de Khe Sanh. Le documentaire explique les nouvelles méthodes mises en oeuvre pour ravitailler la base et ne cache pas les conditions quotidiennes difficiles des Marines assiégés. Il rappelle aussi que Khe Sanh a largement occupé l'espace médiatique pendant l'offensive du Têt : 25% des reportages à la télévision sont consacrés au siège, selon un effet déformant bien connu. En revanche, il est beaucoup plus faible sur l'interprétation de la bataille et son débat historiographique.
lundi 26 août 2013
La Chine et la guerre du Viêtnam (1964-1969)
La guerre du Viêtnam est un conflit de la guerre froide. A ce titre, elle est marquée par l'intervention des Etats-Unis, qui s'engagent massivement au Sud-Viêtnam en 1965, mais aussi par celle de la Chine et de l'URSS. Les historiens ont longtemps pensé que la Chine avait joué un rôle important dans le conflit, sans forcément pouvoir soutenir leurs hypothèses par les sources adéquates. Les documents parus depuis 1989 permettent d'en savoir un peu plus sur le rôle exact de la Chine pendant la guerre du Viêtnam.
Pékin avait été l'un des soutiens et l'un des principaux bénéficiaires des accords de Genève, en août 1954, qui mettaient fin à la guerre d'Indochine et consacraient la partition du Viêtnam. La Chine cherche alors à se tourner vers ses problèmes intérieurs après la fin de la guerre de Corée et à éviter que les Etats-Unis ne prennent pied en Indochine, afin d'éviter un conflit possible avec eux. Les dirigeants chinois n'encouragent pas les Nord-Viêtnamiens à relancer la guérilla au sud et ne soutiennent pas leur effort jusqu'en 1962. Au contraire, ils les incitent à accepter la partition du Viêtnam et à renforcer leur mainmise sur le Nord-Viêtnam. En décembre 1955, le groupe des conseillers militaires chinois, présents depuis juillet 1950, est même retiré du pays, le retrait étant effectif en mars 1956. A l'été 1958, quand Hanoï demande conseil à Pékin à propos de la "révolution au Sud", les Chinois restent sur la même ligne. Lorsque Zhou Enlai rencontre Hô Chi Minh et Pham Van Dong (le Premier Ministre nord-viêtnamien) à Hanoï, en mai 1960, il leur conseille d'adopter une posture flexible en combinant les luttes politique et militaire. Le redémarrage de la guérilla au Sud en 1959-1960 est donc bien réalisé à l'initiative des Nord-Viêtnamiens, sans l'appui des Chinois.
dimanche 25 août 2013
Vidéo : la 4th Infantry Division au Viêtnam (1966-1968)
Ce documentaire produit par le département de la Défense américain montre la 4th Infantry Division (the Ivy Division) au combat depuis son arrivée en 1966 au Sud-Viêtnam jusqu'au début 1968. Deux brigades de la division opèrent dans la région des Hauts-Plateaux, autour de Pleiku (zone tactique du IIème corps) mais la 3rd Brigade est détachée dans la province de Tay Ninh, au nord-ouest de Saïgon (zone tactique du IIIème corps) où elle participe aux grandes opérations search and destroy, comme Cedar Falls ou Junction City en 1967. A la fin de la même année, la division participe aux côtés de la 173rd Airborne Brigade à la sanglante bataille de Dak To. Le documentaire, qui reste un produit officiel, se montre particulièrement optimiste et ne fait pas mention des lourdes pertes subies pendant ce dernier combat.
samedi 24 août 2013
Mon livre, mon livre, rends-moi mes cartes ! (1)
Un billet aujourd'hui pour aborder l'un des problèmes qui se posent aux auteurs de livres d'histoire militaire : celui des cartes. Je suis toujours attentif dans mes recensions d'ouvrages à relever le nombre suffisant ou non de cartes et leur placement judicieux dans l'ouvrage. Pour mon premier livre, je m'étais dit que je me ferai un point d'honneur à en mettre beaucoup, afin de ne pas critiquer en vain les autres -charité bien ordonnée commence par soi-même...
C'est ainsi que j'avais proposé, initialement, 15 à 20 cartes (!) pour L'offensive du Têt. Malheureusement, les contraintes éditoriales ont fait que seules 5 ont été retenues, ce qui est à mon avis bien insuffisant pour visualiser l'ensemble des opérations... je me propose donc de disposer aussi, au fur et à mesure, les cartes utiles à la lecture, de façon à ce que le public puisse s'y reporter si besoin.
Les 5 cartes qui sont déjà présentes sont les suivantes (table des cartes p.11) :
- Les zones tactiques au Sud-Viêtnam (p.36).
- La partie nord de la zone tactique du Ier corps (p.108).
- Carte générale de l'offensive du Têt (p.122).
- L'assaut sur Saïgon (p.130).
- La bataille de Hué (p.154).
La première carte hors-ouvrage que j'inclus ici est une adaptation de celle d'un ouvrage qui montre la présence militaire américaine dans les différentes provinces du Sud-Viêtnam pendant le conflit (faible, moyenne et forte). On distingue immédiatement les principaux champs de bataille du conflit : la partie nord, la zone tactique du Ier corps, près de la zone démilitarisée (où se trouvent Khe Sanh et Hué, par exemple) ; la partie nord-ouest de la zone tactique du IIème corps, les Hauts-Plateaux, avec notamment la province de Pleiku, où l'armée nord-viêtnamienne est présente en force dès 1965 (bataille de Ia Drang), et la province de Binh Dinh, côtière, une place forte du Viêtcong ; enfin, les environs de la capitale, Saïgon (zone tactique du IIIème corps) et en particulier les provinces de Tay Ninh et de Hau Nghia). Ces trois secteurs ont concentré la plupart des affrontements d'envergure de la guerre du Viêtnam.
vendredi 23 août 2013
Vidéo : le commentaire audio de la bande annonce
Ci-dessous, voici le commentaire audio de la bande annonce mise en ligne hier, pour expliquer le choix des extraits et ce qu'ils nous disent sur l'offensive du Têt.
Vidéo : Battlefield Vietnam, épisode 5 : Countdown to Tet
La chaîne de télévision américaine PBS, pour la troisième saison de sa série Battlefield (1999) qui explore les grandes batailles du XXème siècle, s'intéresse à la guerre du Viêtnam. Battlefield Vietnam, réalisée avec le concours d'historiens américains, est sans doute l'une des meilleures séries documentaires sur le conflit. Elle est un peu datée en raison de son âge et de la parution, depuis, de nouvelles sources et de nouveaux travaux d'historiens, mais elle conserve pour l'essentiel toute sa pertinence. Les 12 épisodes, qui se répètent parfois un peu, sont conçus selon un plan chronologique et thématique. L'épisode 5, que je vous mets ci-dessous, fait le point de la situation à la veille de l'offensive du Têt -certaines informations erronées peuvent être corrigées à partir de mon livre, auquel je renvoie donc.
jeudi 22 août 2013
Article : la bataille de Xuan Loc (9-21 avril 1975)
Pour entamer les compléments à mon ouvrage, ci-joint le lien vers un article que j'ai récemment mis en ligne à propos de la bataille de Xuan Loc (1975), sur le blog collectif L'autre côté de la colline. Xuan Loc est la dernière grande bataille rangée de la guerre du Viêtnam au moment de l'offensive finale du Nord contre le Sud. Cette bataille, importante mais méconnue, est revenue récemment au premier plan en raison du lobbying particulièrement intense des vétérans de la 18th Infantry Division de l'ARVN, l'unité sud-viêtnamienne qui combat pour l'essentiel à Xuan Loc, depuis leur exil américain. Les articles se sont multipliés et l'historien G. Veith a consacré récemment un important ouvrage sur les dernières années du Sud-Viêtnam au plan militaire, du retrait américain à la chute de Saïgon. En un sens, cette bataille est l'une des conclusions du tournant occasionné par le Têt. Bonne lecture !
Bienvenue sur L'offensive du Têt !
Bonjour et bienvenue sur ce blog, qui se veut un support Web 2.0 complétant l'ouvrage L'offensive du Têt, paru dans la collection L'histoire en batailles, chez Tallandier.
En tant qu'auteur du livre, je vous propose de découvrir ici des articles complémentaires au contenu de l'ouvrage, des liens utiles pour en savoir plus sur la guerre du Viêtnam et sur l'offensive du Têt, des vidéos explicatives à propos du livre et du sujet traité, et je l'espère bien d'autres choses encore...
Bienvenue donc dans cet espace de production et d'échanges autour de l'offensive du Têt, de la guerre du Viêtnam, de leur histoire, de leurs mémoires, de leur historiographie !
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